Depuis 1997, l’Etat burkinabè accorde une subvention sous forme d’aide financière à la presse privée. Cet appui permet aux bénéficiaires de supporter quelques charges liées au fonctionnement de leur organe. Cette subvention a connu une nette augmentation de l’assiette passant de cinquante (50) millions en 1997 pour se situer à quatre cent (400 millions) en 2016. Cette augmentation du montant de la subvention a pris en compte les difficultés liées au nombre de plus en plus croissant des organes de presse privés. Malgré cet effort appréciable de l’Etat en faveur de la presse privée, force est de constater que les difficultés auxquelles font face les médias privés restent énormes.
Au regard de l’évolution actuelle du domaine de la presse et de la communication, l’Etat a décidé de renforcer son accompagnement de façon structurante à la presse privée. C’est dans cette optique qu’est né le Fonds d’Appui à la Presse Privée (FAPP) afin de mieux prendre en compte toutes les préoccupations et difficultés des médias et de mieux orienter son appui et son aide à la presse et aux promoteurs privés.
Logé dans la catégorie des Fonds d’Etat, le FAPP a été créé par décret N°2015-1334 PRES-TRANS/PM/MEF/MC-CNT du 17 novembre 2015 portant création du Fonds d’Appui à la Presse Privée et régi par le décret N°2015-1644/PRES-TRANS/PM/MC-CNT/MEF du 28 décembre 2015 portant statuts particuliers du Fonds d’Appui à la Presse Privée. Les activités du FAPP ont été lancées le 18 octobre 2016 par le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Rémis Fulgance DANDJINOU.
La création de ce Fonds permet au Burkina Faso de se conformer à ses engagements internationaux notamment les dispositions du protocole A/SP1/12/01 du 21 décembre 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité. L’article 37 paragraphe 2 dudit Protocole précise que chaque Etat membre peut accorder une aide financière à la presse privée. La répartition et l’affectation de cette aide sont effectuées par un organe national indépendant ou à défaut par un organe librement institué par les journalistes eux-mêmes.